Piégeage du frelon asiatique : quelle attitude adopter ?
Comme à chaque printemps, les appels au piégeage massif du frelon asiatique sont nombreux, conduisant parfois à l’application de mesures contre produc…
On prend souvent les bourdons pour des mâles d’abeilles, à tort : bourdon (Bombus) est un genre d’abeilles ! Comme beaucoup d’abeilles sauvages, les bourdons sont en déclin : au moins 24 % des espèces de bourdons seraient menacées d’extinction en Europe, et la moitié régressent. Un champion de la pollinisation qui mérite notre attention.
En ce mois de d’avril, les bourdons sont bien présents dans vos massifs de fleurs, au jardin et dans de nombreux espaces naturels. Vous les reconnaîtrez à leur taille (jusqu’à 3 cm pour les reines !) et leur pelage fourni, aux couleurs chatoyantes : rayures jaune vif et noires et touffe blanche pour le bourdon terrestre, ou encore pelage noir et extrémité rousse pour le bourdon des pierres.
Ce pelage touffu permet aux bourdons de transporter de généreuses quantités de pollen d’une fleur à l’autre, assurant ainsi leur pollinisation.
Les bourdons à la langue longue comptent aussi parmi les seuls capables de récolter le nectar de fleurs à la corolle étroite, en particulier en montagne, comme les aconits, ou même les trèfles... des plantes dont les chances de survie seraient faibles si les bourdons disparaissaient !
Les bourdons ont une particularité : contrairement à la plupart des abeilles, ils sont capables de produire un peu de chaleur et donc de mieux résister aux températures froides.
Ce pouvoir en fait l’ami des plantes d’altitude et de celles qui fleurissent tôt, au printemps, ou tard, en automne. Adaptés aux milieux d’altitude et aux climats tempérés, ils souffrent particulièrement du réchauffement climatique, qui diminue fortement leur aire de répartition.
Comme toutes les abeilles, les bourdons sont très sensibles aux pesticides : une exposition (même faible) diminue leur taux de reproduction et entraîne une importante surmortalité. Par ailleurs, les insectes de nos régions ont besoin de plantes sauvages et locales, c’est là qu’ils prélèvent leur pitance.
Or, à la campagne, les grandes cultures céréalières, pauvres en fleurs à corolle, recouvrent d’immenses zones où le bourdon peine à trouver sa nourriture.
En ville, les fleurs de nos espaces verts sont modifiées : les rosiers aux nombreux pétales, tulipes et autres hortensias n’offrent que peu ou pas de ressources aux bourdons.
Vous avez un jardin, un balcon, des jardinières sur vos fenêtres ? Semez et plantez en choisissant des fleurs locales non modifiées.
Les bourdons apprécieront vos aromatiques (romarin, sauge, lavandin) et surtout une ribambelle de fleurs sauvages : chardons, pissenlit, achillée, vesces, cardère, mais aussi l’aubépine, le merisier (et les autres rosacées), les saules, les tilleuls...
Au jardin, gardez en friche une partie du terrain pour y laisser s’exprimer la flore sauvage. En ce mois de printemps, il est aussi utile de retarder le plus possible la fauche pour laisser les bourdons butiner les fleurs et nourrir leur colonie !
N’oubliez pas aussi de militer pour un fleurissement adapté dans votre commune, et luttez contre l’usage des pesticides : ces derniers sont maintenant interdits dans les espaces publics, mais pas sur les voiries, terrains de sport et cimetières !
Voir la page Que faire pour la biodiversité ?
Avec notre association, ARTHROPOLOGIA, participez à la réalisation d’un Atlas des bourdons de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour mieux connaître l’état des populations des 46 espèces de bourdons.
Observations, journées de recherche et de capture, identification : mettez la main à la pâte pour poursuivre cet immense et indispensable travail !
Consultez la page Suivis participatifs avec l'Atlas des bourdons d'Auvergne Rhône-Alpes
Consulter le Mémo de terrain pour participer à l'Atlas du bourdon