Faut-il installer un hôtel à insectes dans son jardin ?

Perçus comme des aménagements utiles et nécessaires pour les insectes et la pédagogie, les hôtels à insectes se multiplient et semblent indispensables dans nos jardins, parcs et espaces verts. Et pourtant, même avec une conception et des matériaux adaptés, ils ne sont pas des supports fonctionnels de biodiversité efficaces et leur potentiel pédagogique reste confus ou mal compris.

En effet, les gîtes et nichoirs artificiels en vente dans le commerce ou à construire sont à considérer au mieux comme des observatoires, dans le sens où ils révèlent la présence d’espèces communes peu exigeantes déjà installées dans les environs et qui utilisent toutes sortes de cavités déjà présentes dans notre environnement. Au pire, ils représentent un risque supplémentaire pour les populations d’insectes. Parmi leurs défauts récurrents, leur conception souvent inadaptée les rend inutiles ou majoritairement investis par des espèces invasives. Lorsqu’ils sont occupés, ils favorisent une concentration anormalement élevée d’espèces qui vivent naturellement de façon solitaire, ce qui facilite la prédation, le parasitisme et la transmission de maladies.

Les hôtels à insectes ne répondent donc pas aux besoins complexes et variés nécessaires à l’accomplissement des cycles de vie des insectes.

Alors que faire ? Le meilleur moyen de répondre aux besoins complexes des insectes est de fournir des habitats et micro-habitats variés : tas de bois, arbre mort, tas de pierres, terre à nue, litière de feuilles mortes, haies, prairies...

D’un point de vue pédagogique, pour favoriser l’observation, il est préférable de fabriquer de petits observatoires à osmies vitrés, voire des observatoires à syrphes. Les mois d’avril-mai par exemple sont la période d’observation des syrphes.